Les rapports avec les
populations non grecques : Sicanes, Sicules et Elymes et surtout avec
les Carthaginois furent souvent très conflictuels.
Mais parfois,
surtout au début, la tendance était à l’assimilation.
La règle était que seul le chef de l'expédition
amenait sa femme avec lui ; les autres négociaient avec
les locaux ou recouraient au rapt des femmes.
Ceci
pouvait soit engendrer des rapports amicaux, soit déclencher des conflits, ce qui se comprend.
Du point
de vue économique, la stratégie était d'installer
dans les villes siciliennes un noyau de grecs qui s'occupait des
acquisitions ou des transactions des marchandises et des produits.
C’est ce qui se passa très probablement dans les
villes phéniciennes elles-mêmes, d'une certaine manière.
En effet, leur capitale,
Mozia, est restée sans défense pendant presque deux
siècles : la muraille n’a pas été construite avant
le VIème siècle av J.C. et elle couvre en partie des
nécropoles où ont été retrouvé
des céramiques grecques du VIIème siècle av J.C.
Ce qui implique que les rapports entre phéniciens et Grecs
connurent des débuts pacifiques et furent certainement commerciaux.
Une communauté stable de Grecs devait exister dans la ville. C'est ce que décrivent des historiens anciens au sujet de la destruction de Mozia par Dionisio de Syracuse. Ils nous apprennent qu'avant de se retirer de l'île ravagée et
pillée, le tyran ne manqua pas d'exécuter les citoyens Grecs de
Mozia qui au cours du siège s'étaient rangés aux
côtés des phéniciens pour l’ultime
défense de la ville.
Il semble qu’un noyau grec existait aussi à Grammichele et
à Morgantina.
En 500 av J.C, l’hellénisation parait s’être
étendue jusqu'à Enna. Toutefois, les Siciliens
se trouvèrent bien vite dans une position difficile, étant
attachés à leur territoire sans le posséder.
La
pression des colons grecs poussa toujours plus vers l'intérieur des terres les populations préexistantes des Sicules et
des Sicanes ;
forcées à abandonner la côte, ils deviennent
une source de problèmes pour les nouvelles colonies.
En effet, des heurts de contestation des territoires se changèrent peu à peu en de véritables révoltes.