D'après l’historien
grec Tucidide, les premières implantations coloniales furent
l’œuvre d’aristocratiques grecs exclus des villes après les batailles
intestines qui ont suivi la guerre de Troie.
Il était en effet
difficile d’armer un bateau sans capitaux, même de modestes dimensions.
Toutefois le choix des premiers sites met en évidence une
stratégie de type commercial.
Naxos, Messine, Reggio, Catane,
Syracuse sont tous ports avec pour fonction de base le contrôle des
routes commerciales de l’époque.
Le Détroit de Messinemontre son importance non seulement par le fait que les plus anciennes
colonies grecques en Sicile se situent toutes le long de la côte
orientale de l'île, mais aussi parce qu'elles furent
précédées dans la « Grande Grèce » d’une première colonie, plus ancienne, celle de Cumes(environ 750 av J.C.), sur la côte tyrrhénienne de la
Campanie.
Cumes fut elle-même précédée de quelques
décennies par Pithecusae sur l’île d’Ischia où furent retrouvés des fragments de céramiques mycéennesde la période située entre -1425 et -1300 av J.C.
Dans l’île
voisine de Procida, à Vivara, des installations de l'âge du bronze ont été retrouvées, elle remontent
au Mycéen I (1580-1400 av J.C.). On y découvra aussi des scories ferreuses dont
l’analyse attribue la provenance sur l'île d'Elbe.
Tout cela témoigne que la route maritime existait bien avant l'arrivée des grecs en Sicile, et depuis de nombreux siècles, dès l'époque mycéenne. Cette route permettait tout d'abord aux grecs de se procurer le métal indispensable qu’ils allaient chercher en Toscane.