(466 - 405 av J.C.)
En 452 av J.C., un sicule hellénisé du nom de Ducezio qui
avait participé au siège d'Etna aux côtés
des Siracusains, souleva un vaste mouvement de révolte
nationaliste, une véritable ligue sicule.
En partant de Mineo il
attaqua et détruisit Etna et Morgantina et fonda quelques
colonies en des points stratégiques pour contrôler le
territoire.
Mais
vers 450 av J.C. il est attaqué par les
Siracusains, il subit une lourde défaite et fut contraint
à l’exil à Corinthe.
Il y resta peu de temps : avec un petit groupe de Grecs du
Péloponnèse il débarqua en Sicile et fonda une
ville, Kale Akte, où il vécu jusqu'à sa
mort en 440 av J.C.
Lors des années qui suivirent Syracuse parvint à
soumettre presque tous les territoires qu’elle aida à se
"libérer".
Entre temps la guerre du Péloponnèse a éclaté en Grèce, beaucoup de colonies siciliennes y furent impliquées.
En 427 av J.C., au cours de la
guerre entre Leontini et Syracuse, des
groupes de Sicules furent impliqués de part et d'autre : venant d’au-delà de Catane, de Naxos,
Camarina, et d'Imera du côté de Leontini et venant de Gela du côté de
Syracuse.
Trois ans plus tard, en 424 av J.C., un accord de paix est
signé sous l’incitation du siracusain Ermocrate,
préoccupé par la présence des troupes
athéniennes.
Celles-ci rentrèrent ensuite chez elles.
En
422 av J.C, une guerre civile éclata à Leontini,
ce fut le pretexte pour que Syracuse intervienne. La
ville fut rasée et le parti oligarchique vainqueur s'installa à Syracuse.
Le conflit se déplaça à l'ouest.
En 416 av J.C., Selinunte - aidée par Syracuse -
lutta contre Segesta, qui après avoir refusé l'aide de
Carthage se tourna vers Athènes.
En 415, cette dernière
envoya à Alcibiade une flotte de 250 vaisseaux et 25.000 hommes,
mais l'expédition fut un désastre.
Les aides qui
suivirent, en 414 et 415 av J.C ne réussirent pas à plier
la coalition autour de Syracuse qui ne cessait pas de croître.
En 413
av J.C, 7000 athéniens furent faits prisonniers et
enfermés dans les carrières de pierres où la
plupart moururent ; les survivants furent vendus comme esclaves, alors
que les commandants Demostene et Nicia furent exécutés.
Syracuse fêta la victoire, mais ses affaires intérieures étaient loin d'être en paix.
Profitant de l'absence d'Ermocrate, en campagne pour aider des alliés, le gouvernement guidé par un des
généraux, Diocle, réalisa une série de
réformes sur le modèle athénien et un code de
lois.
En 410 av J.C. le conflit reprend et Selinunte attaqua Segeste. Ces derniers furent aidés par une petite armée de mercenaires
carthaginois. L'année suivante, c'est Annibal en personne qui débarque, avec une armée plus conséquente. En sept jours
il vainquit Selinunte, la détruisant et massacrant les
habitants.
Annibal marcha ensuite vers Imera, mais Diocle
s'y trouvait avec l'armée syracusaine. Après de sanglantes batailles
les Syracusains se retirèrent, les Imeriens prirent la fuite mais la
moitié d'entre eux fut tuée. Annibal rentra à Carthage.
Pendant ce temps, Ermocrate qui avait été
destitué du commandement de la flotte égéenne,
accompagné d’une petite armée de mercenaires et d’une
flotte de cinq navires s’installa à la tête de ce qui
restait de Selinunte et s'attaqua aux villes tributaires de Carthage.
En cette période, Syracuse était alors en plein chaos,
Diocle fut envoyé en exil et Ermocrate qui y rentra dans l'espoir
de reprendre le pouvoir fut tué.
Au printemps 406 av J.C. les Carthaginois réapparaissent avec une puissante
armée, ils vainquirent Akragas qui fut pillée. Pendant
sept mois les Siracusains se défendirent vaillamment sous le
commandement du jeune Dionisio, nommé commandant suprême.
Entre temps, Gela tomba, puis Camarina. A ce point des
hostilités Dionisio réussit à faire accepter un
traité de paix, en délimitant
les zones d'influence respectives. Les régions puniques,
élymes et Sicanes reviennent à Carthage. Les populations de
Selinunte, d'Akragas, d'Imera, de Gela et de Camarina pouvaient rentrer chez elles en payant un tribu à Carthage et sous condition de ne
pas construire de muraille.
Leontini, Messine et les Sicules sont libres. Dionisio gouverne Syracuse.
Ainsi se termine la parenthèse démocratique. Entre 405 av J.C. et la conquête
romaine, les souverains de Syracuse domineront.